dc.description.abstract | En 1934, Sigmund Freud renonce à publier Moïse et le monothéisme par crainte de voir la psychanalyse interdite en Autriche sous l’effet de pressions vaticanes. Qu’en est-il de la réalité de ces menaces ? Les interventions de la Civiltà cattolica, organe officieux du Saint-Siège, et de scientifiques catholiques de renom, tels le psychologue Agostino Gemelli et l’ethnologue Wilhelm Schmidt, révèlent l’existence, dans les milieux vaticanais, de points de vue contrastés sur la psychanalyse. L’athéisme de son fondateur et, plus encore, les dérives de la nouvelle discipline en matière de pédagogie sont sévèrement critiqués. Plusieurs auteurs catholiques rendent toutefois hommage à la contribution de la psychanalyse à une psychologie plus humaine et à une remise en cause d’une morale traditionnelle centrée sur l’obligation. Le Saint-Office lui-même, examinant l’ouvrage d’Edoardo Weiss, Elementi di psicoanalisi, évite de condamner formellement la psychanalyse pour ces raisons. Si un courant hostile à la psychanalyse est bien présent et agissant au Vatican, il ne semble toutefois pas avoir réussi à convaincre les plus hautes autorités de l’Église catholique à intervenir. | |