| dc.description.abstract | Le charivari est l’un des lieux où la politique informelle est à l’oeuvre, au sens des formes, pratiques et expressions politiques se déployant aux marges du politique légitime tout en étant au coeur de la mise en scène symbolique des rapports de pouvoir. Le politique n’y a cependant acquis une dimension centrale que récemment, paradoxalement du fait même de l’affaiblissement de la coutume originelle. L’histoire du charivari basque est relue comme la succession et la superposition de trois dimensions du politique. Etudier les modalités de la sanction par la coutume revient d’abord à se pencher sur les mécanismes d’imposition des normes et de sanction de la déviance à l’échelle du village. Les charivaris à visée politique, au sens partisan, sont alors rares, sauf sous la IIIe République. La sanction de la coutume renvoie ensuite à l’attitude des prescripteurs locaux (juge, préfet, maire, curé) à l’égard du charivari. Enfin, les oppositions institutionnelles et le changement social feront définitivement taire les charivaris nocturnes aux lendemains de la Seconde guerre mondiale. Les parades diurnes connaîtront une nouvelle jeunesse au prix d’une transformation radicale. Le politique effectue une intrusion forte dans ces nouvelles formes théâtralisées, au nom d’une mise en scène d’enjeux de société et non plus la sanction d’actes individuels jugés déviants. | en |