Date: 2013
Type: Article
Les perceptions de genre au cours d'une émeute urbaine : Décembre 2008 à Athènes
L'Homme et la société, 2013, Vol. 1-2, No. 187-188, pp. 131-154
ELEFTHERIADIS, Konstantinos, Les perceptions de genre au cours d'une émeute urbaine : Décembre 2008 à Athènes, L'Homme et la société, 2013, Vol. 1-2, No. 187-188, pp. 131-154
- https://hdl.handle.net/1814/29221
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Le 6 décembre 2008, Alexandros Grigoropoulos, un élève de 15 ans, est atteint mortellement par les tirs de deux policiers au centre du quartier gauchiste d’Athènes, Exarchia. Les émeutes qui suivirent, en réaction à ce brutal assassinat, ont marqué l’histoire politique récente de la Grèce. Des gens d’horizons différents ont partagé un même enthousiasme pour ce « soulèvement » en allant manifester dans les rues. Il n’en reste pas moins que dans le cadre du mouvement anarchiste/anti-autoritaire, au sens le plus large, certaines voix se sont élevées pour dénoncer le sexisme et l’attitude patriarcale que certains camarades masculins ont reproduite à cette occasion. De telles prises de position provoquent une série de questions concernant l’ensemble du mouvement et ses stratégies, éclairant des problèmes comme ceux de la violence, des comportements de genre et du masculinisme. Dans cet article, j’analyse le discours que développent ces militants, soit spontanément, soit collectivement. Les critiques couvrent un large éventail de questions, telles que celle des slogans criés à la face des policiers, celle de l’usage de la violence contre les agents et les institutions de l’État, ou celle de l’articulation de multiples identités sur un seul corps. L’analyse s’appuie principalement sur quatre sources écrites et, secondairement, sur diverses sources universitaires et journalistiques, ainsi que sur quatre entretiens conduits, à Athènes, en décembre 2010. Trois des sources écrites ont circulé à Athènes en Décembre 2008 et, par la suite, sous forme de tracts et de posters, mais on peut les trouver sur internet en grec ainsi qu’en anglais pour certaines d’entre elles. La quatrième est une analyse de genre des émeutes produite par un collectif anarcho-autonome de Thessalonique, écrite en anglais et publiée sur leur site web en décembre 2010. Ces sources présentent un intérêt particulier car elles explorent et analysent de l’intérieur les relations de genre entre des militants venant d’un même espace politique. Un point commun à toutes ces sources est l’usage fréquent de concepts tels que ceux de sexisme et de patriarcat. Dans mon article, j’adopte les outils théoriques et les principes méthodologiques qui sont associés au poststructuralisme. J’essaie de voir comment les concepts utilisés sont compris par ceux qui produisent les discours. Mais, en même temps, je m’attache à examiner comment moi-même j’interprète ces significations. Me sentant en solidarité avec nombre des revendications des militants, je suggère que d’autres interprétations des textes, fondées sur des concepts tels que ceux de masculinités hégémoniques ou d’intersectionnalité sont susceptibles de soulever d’autres questions et critiques à propos du mouvement dans son sens plus large et du futur des relations de genre en son sein.
Cadmus permanent link: https://hdl.handle.net/1814/29221
Full-text via DOI: 10.3917/lhs.187.0131
ISBN: 9782343015019
ISSN: 0018-4306; 2101-0226
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