| dc.description.abstract | La question des nations sans Etat a pris une nouvelle tournure au Royaume-Uni. En effet, depuis la mise en route du processus de dévolution en Ecosse, au pays de Galles et en Irlande du Nord par les lois de 1998, il ne reste au Royaume-Uni plus qu'une nation sans Etat au sens premier du terme : l'Angleterre elle-même.
L'accélération de la dévolution dans la frange dite celte du Royaume-Uni contraste largement avec le peu de changements réalisés en Angleterre. En effet, d'une part l'échec du référendum consultatif de novembre 2004 sur la création d'une Assemblée régionale directement élue a sonné le glas des projets de dévolution régionale et, d'autre part, le modèle alternatif des City-Regions, basé sur le modèle de gouvernance mayorale de Londres, ne s'est que peu répandu.
Cet article traite de la « question anglaise » en trois temps. Il retrace tout d'abord les réformes mises en œuvre afin d'adapter le Royaume-Uni à l'émancipation croissante de sa périphérie, que ce soit par la création des Government Offices, des Regional Development Agencies, des Regional Chambers (rebaptisées Regional Assemblies), ou encore la création du Greater London Assembly. Dans un deuxième temps, les trois modèles expérimentaux de dévolution pour l'Angleterre sont comparés : celui des assemblées régionales directement élues, celui des pôles urbains régionaux, et enfin celui des ministres dits « régionaux » au sein du gouvernement du Royaume-Uni. Dans un troisième temps, les cinq principales options visant à résoudre la « question anglaise » sont discutées. L'article conclut en demandant combien de temps encore l'Object Politique Non-Identifié qu'est l'Angleterre post dévolution pourra subsister dans sa forme actuelle. En effet, en dépit du « begning neglect » dont bénéficie cette nation sans Etat, son système de « gouvernance sans gouvernement » menacera de s'effondrer lorsque les majorités politiques en Angleterre et au Royaume-Uni ne seront plus congruentes. | en |