dc.description.abstract | Ce texte introduit la section du volume consacrée à l’enseignement de l’Histoire en Espagne et au Liban. En tant qu’ensemble de droits et de devoirs, la notion de citoyenneté désigne autant une réalité d’ordre légale, politique et sociale qu’un idéal. Qu’elle enseigne le consentement, la révolte ou simplement la formation de l’esprit critique, la transmission de la citoyenneté repose en particulier sur la relecture du passé en tant que socle minimal d’une communauté politique. Les interprétations concurrentes du passé sont socialement et institutionnellement situées. On sait comment les recherches sociologiques sur les phénomènes identitaires ont pris leurs distances à l’égard des approches essentialistes, en soulignant le caractère contingent, relationnel et construit des appartenances. Au risque, cependant, de verser dans l’excès inverse d’un constructivisme non tempéré qui diluerait les processus sociaux dans une analyse se limitant à la déconstruction des récits identitaires. Les enjeux liés à l’enseignement de l’Histoire renvoient quant à eux à autant de processus d’identification par la production d’images, que l’appartenance ainsi construite renforce ou conteste l’ordre institutionnel. Les deux textes présentés dans cette partie sont l’illustration, en contexte espagnol et libanais, d’une approche médiane, constructiviste et institutionnelle, de cette mise en récit. | |