This article aims to provide a new perspective on the technical instrument called “the metronome”. Since its appearance in the musical field in 1815, the metronome has been the font of numerous discussions on musical interpretation, in particular discussions on the speed at which pieces all the way back to the ‘Beethoven’ generation were performed. This article describes how the metronome influenced the musical field in the nineteenth century. This century was particularly important as, besides being a time when the socioeconomic conditions of musicians improved, it was also coloured by the concept of a romantic virtuosity - in both composition and performance - and by an intimate use of music as well as its mechanization. The introduction of the metronome redefined the roles of the composer, the interpreter, the virtuosos and the amateur as well as their mutual relationships.Finally, this article highlights the two-faceted view of objectivity and universality in music which was created by the metronome and the new technical approach.
Cet article interroge à nouveaux frais l’instrument technique du métronome qui, depuis sa mise sur le marché musical en 1815, n’a fait l’objet que de débats en matière d’interprétation musicale, notamment au sujet de la vitesse d’exécution de morceaux remontant à la génération beethovénienne. Il s’agit de montrer les effets du métronome sur le champ musical au XIXe siècle, tour à tour marqué par l’évolution des conditions socio-économiques du musicien, par le concept de virtuosité romantique – tant dans la composition que dans l’exécution –, par l’usage privatif de la musique ainsi que par sa mécanisation. L’introduction du métronome participe alors à une redéfinition des rôles du compositeur, de l’interprète, du virtuose et de l’amateur ainsi que de leurs relations respectives. L’article revient enfin sur la double illusion d’objectivité et d’universalité en musique que confère la mécanique et la nouvelle technique.