The notion of a "reform of the European electricity markets" is very topical while writing this Working paper in early 2023. The issue has been making the headlines of public debate from mid-2022 onwards in Europe. The European Commission has announced a reform plan for March 2023. The current debates often mix short-term adjustment measures - which do not replace the market but correct it at the margin - with new, more structural measures that would partly replace the market. The former reflects the desire to mitigate as quickly as possible the macroeconomic implications of the surge in electricity prices that began in September 2021 after gas prices soared. The latter is often linked to the effect of the development of intermittent renewable energies on the functioning of the electricity market as it has been designed since the liberalization of power markets. These issues have an important common thread: the question about short run markets which might not reflect the cost of the whole mix, but only the marginal cost of the marginal technology – whether it is gas or renewables, coupled with the lack of long-term contracting. Electricity has unique economic characteristics, which account for the specific functioning of its market. Firstly, electricity demand is extremely volatile - it can usually vary by 70% between the middle of the night and the end of the afternoon of a same day, especially in winter when the consumption of households increases rapidly in the late afternoon. It is also very price insensitive in the short run. Moreover, electricity cannot nowadays be stored in large quantities at reasonable prices in most countries. Storage technologies are developing but are far from having reached economic maturity and a significant role in the networks. As a result, the balance between supply and demand is always achieved in real time on the grid, minute after minute.
La notion de « réforme des marchés européens de l’électricité » est tout à fait d’actualité au moment où nous rédigeons ce document de travail, au début de l’année 2023. Cette question fait la une des débats publics depuis le milieu de l’année 2022 en Europe. La Commission européenne a annoncé un plan de réforme pour mars 2023. Les débats actuels mélangent souvent des mesures d’ajustement à court terme, qui ne remplacent pas le marché mais le corrigent à la marge, et de nouvelles mesures plus structurelles qui remplaceraient en partie le marché. Les premières reflètent la volonté d’atténuer le plus rapidement possible les implications macroéconomiques de la hausse des prix de l’électricité qui a débuté en septembre 2021 suite à l’envolée des prix du gaz. La seconde est souvent liée à l’effet du développement des énergies renouvelables intermittentes sur le fonctionnement du marché de l’électricité tel qu’il a été conçu depuis la libéralisation des marchés de l’énergie. Ces questions ont un point commun important : la question des marchés à court terme qui pourraient ne pas refléter le coût de l’ensemble du mix, mais seulement le coût marginal de la technologie marginale, qu’il s’agisse de gaz ou d’énergies renouvelables, associé à l’absence de contrats à long terme. L’électricité présente des caractéristiques économiques uniques qui expliquent le fonctionnement spécifique de son marché. Tout d’abord, la demande d’électricité est extrêmement volatile : elle peut généralement varier de 70 % entre le milieu de la nuit et la fin de l’après-midi d’un même jour, en particulier en hiver lorsque la consommation des ménages augmente rapidement en fin d’après-midi. Elle est également très peu sensible aux prix à court terme. En outre, dans la plupart des pays, l’électricité ne peut pas être stockée en grandes quantités à des prix raisonnables. Les technologies de stockage se développent mais sont loin d’avoir atteint une maturité économique et un rôle significatif dans les réseaux. Par conséquent, l’équilibre entre l’offre et la demande est toujours atteint en temps réel sur le réseau, minute après minute.