'Un déluge de projets' : situer les propositions concurrentes de la reconstitution historique du Vieux Paris pour l’Exposition universelle de 1900

Abstract

Les expositions universelles et nationales de la seconde moitié du xixe siècle et du premier quart du xxe siècle constituent un laboratoire d’expériences architecturales où se multiplient les innovations en matière de forme et de matériaux des constructions éphémères. Les grandes expositions favorisent une émulation d’idées, une accumulation de savoirs, et une convergence entre les entrepreneurs permettant des avancées architecturales majeures. Or, la fréquence de ces événements internationaux démultiplie ce foisonnement de connaissances et de techniciens. Dans le dernier quart du xixe siècle, les grandes expositions sont contraintes de se renouveler sans cesse pour continuer à attirer un public habitué de ces rendez-vous devenus fréquents. Les reconstitutions historiques font partie des attractions phares participant à ce renouveau expositionnaire et à sa stimulation architecturale, jusqu’à en devenir un élément incontournable 1. Depuis l’implantation des premières versions dans les parcs d’exposition de Londres et de Turin en 1884, les reconstitutions historiques se sont transformées au fil des initiatives prises par leurs entrepreneurs. Chaque nouvelle version participe à l’accumulation progressive de savoirs nécessaires, mais aussi à des visions contradictoires selon les entrepreneurs. La mouture française du « Vieux Paris » conçue par Arthur Heulhard et Albert Robida, bâtie à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, conclut une série d’une vingtaine de reconstitutions européennes pour lesquelles l’attrait s’essouffle à l’aube du xxe siècle.