Date: 2009
Type: Thesis
Une langue en quête d'une nation : le débat sur la langue d'oc au XIXe siècle
Florence : European University Institute, 2009, EUI, HEC, PhD Thesis
ZANTEDESCHI, Francesca, Une langue en quête d'une nation : le débat sur la langue d'oc au XIXe siècle, Florence : European University Institute, 2009, EUI, HEC, PhD Thesis - https://hdl.handle.net/1814/12014
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Dans le premier chapitre je définirai mon approche de la question nationale en m’appuyant sur certaines théories classiques du nationalisme. Je m’attacherai longuement sur le lien entre langue et nation, que je mettrai en perspective historique. En particulier, j’examinerai le cadre conceptuel et philosophique dans lequel l’idée politique de nation a vu le jour, à la fin du XVIIIe siècle. Et je le ferai en ayant toujours présent à l’esprit l’évolution des études linguistiques, notamment à partir du début du XIXe siècle.
Dans le deuxième chapitre, après avoir traité des idées linguistique en France depuis le XVIIIe siècle, je considérerai le contexte français dans la première moitié du XIXe siècle. Je porterai une attention particulière à la politique culturelle française depuis la Révolution de 1789, et notamment aux politiques linguistiques des différents gouvernements. Je parlerai donc des enquêtes linguistiques et ethnologiques qui accompagnent l’intérêt nouveau pour les traditions populaires, mais aussi de leur dimension politique. J’expliquerai comment elles emboîtent le pas à la quête des origines nationales. Finalement, j’aborderai le renouveau qui caractérise l’historiographie française depuis les années 1820 pour montrer comment l’histoire du Midi de la France s’insère dans le grand tableau de l’histoire nationale.
Après ces chapitres de préliminaires historiques et théoriques, avec le troisième chapitre, on abordera l’émergence de la question de la langue d’oc à travers les travaux d’une lignée d’historiens, antiquaires, lexicographes, etc. qui depuis le XVIIIe siècle relancent l’intérêt pour les 'langues du Midi' en France. Je parlerai de Raynouard, le fondateur des études de langue romane, et de ses successeurs qui ont dessiné le cadre théorique dans lequel s’inscrira le débat pendant presque tout le siècle. Débat qui mettra en jeu de nom de la langue : langue romane, langue d’oc, provençal, et dans lequel la renaissance provençale promue par le groupe des félibres joue un rôle capital. Je parlerai longuement de son principal protagoniste, Frédéric Mistral, dont la personnalité, le génie poétique et le talent d’organisateur poussent le provençal sur le premier plan de la scène littéraire française.
Dans le quatrième chapitre, je franchirai la frontière pyrénéenne pour découvrir comment la question linguistique et nationale a été abordée en Catalogne. Le choix de m’occuper de la question linguistique catalane est dû à plusieurs raisons : tout d’abord à la proximité linguistique et culturelle que ce pays voisin a avec les pays de langue d’oc. En deuxième lieu, au fait que, quelques années durant, les Provençaux et les Catalans ont partagé intérêts, revendications et rêves d’une confédération de peuples latins. Enfin, à la curiosité de voir comment le débat sur la langue catalane a été résolu en faveur d’une vision résolument nationale de la langue, de sorte qu’elle devient à la fois fondement et instrument de revendications politiques.
Dans le cinquième chapitre je ferai retour en France et je m’arrêterai surtout dans le Languedoc, où la création de la Société des Langues Romanes à Montpellier donne une tournure différent au débat sur la langue d’oc. Créée presque trente ans après le Félibrige, la SLR fait sortir la discussion sur la langue du domaine poétique : ses intérêts linguistiques et philologiques la prédisposent en fait à des conceptions de la langue et à des projets de normalisation, surtout orthographique, antagonistes à ceux du Félibrige. Toujours en Languedoc, mais cette fois-ci à Toulouse, une autre initiative voit le jour visant à mettre en question la prééminence des Provençaux au sein du Félibrige : la Lauseto, organe des félibres rouges et apôtre de la 'Cause languedocienne', engage une véritable opposition idéologique au félibrige catholique et légitimiste de matrice provençale. Je terminerai le chapitre par une petite 'promenade' en Italie, où la questione della lingua est au centre d’un débat animé qui nous servira de point de comparaison.
Dans le sixième chapitre je resituerai le débat dans le cadre étatique français. Je passerai d’abord rapidement en revue la longue question de la décentralisation culturelle. J’analyserai l’état de l’enseignement supérieur en France, je traiterai du débat sur la réforme universitaire, pour passer ensuite à l’institution académique des études philologiques et à leur importance pour le processus de construction d’un imaginaire national français. Dans ce contexte, je m’arrêterai longuement sur les querelles linguistiques qui divisent les linguistes de la SLR et les philologues de la Romania, sur leur opposition idéologique et sociologique. J’achèverai le chapitre sur la constitution des études de dialectologie en France.
L’épilogue, finalement, où je traiterai de l’échec du mouvement renaissentiste de langue d’oc et de son 'repli' sur une idée latine utopique.
Additional information:
Defence Date: 24/04/2009; Examining Board: Professor Heinz-Gerhard Haupt, European University Institute (Supervisor); Professor Enrique Ucelay-Da Cal, Universitat Pompeu Fabra (Second Supervisor); Professor Michael Keating, European University Institute; Professor Anne-Marie Thiesse, EHESS; PDF of thesis uploaded from the Library digital archive of EUI PhD theses
Cadmus permanent link: https://hdl.handle.net/1814/12014
Series/Number: EUI; HEC; PhD Thesis
Publisher: European University Institute
LC Subject Heading: Occitan language; Language policy -- France -- History -- 19th century; Language and languages -- Political aspects -- Case studies; Europe -- Intellectual life -- 19th century; Europe -- Civilization -- 19th century