Moratoire artificielle

Abstract

Cette année est en passe de devenir l’année la plus frénétique en matière d’intelligence artificielle. L’étonnement, l’enthousiasme ou la panique provoqués par ChatGPT et ses fabuleuses fonctionnalités ont été suivis par une lettre ouverte dans laquelle des scientifiques et des entrepreneurs de l’industrie technologique ont appelé à un moratoire numérique, avec autant de bonnes raisons que de procédures confuses. Ce mouvement s’est poursuivi avec l’interdiction du Chat en Italie, qui a invoqué d’éventuelles violations de la protection des données. Les appels au contrôle et à la réglementation se sont également multipliés aux États-Unis devant la Commission fédérale du commerce (FTC) pour des raisons de droit commercial, de sécurité publique et de respect de la vie privée. Un jeune homme se suicide après avoir parlé à un chatbot et cela semble être une nouveauté, comme si nous avions oublié, par exemple, la vague de suicides déclenchée par la lecture des Souf rances du jeune Werther de Goethe au xviiie siècle, c’est-à-dire dans le monde analogique…